Zeitpunkt Nutzer Delta Tröts TNR Titel Version maxTL Do 18.07.2024 09:31:47 9.869 0 547.536 55,5 Climate Justice Social 4.2.1... 5.000 Mi 17.07.2024 22:01:09 9.869 +1 547.299 55,5 Climate Justice Social 4.2.1... 5.000 Di 16.07.2024 22:01:11 9.868 0 546.449 55,4 Climate Justice Social 4.2.1... 5.000 Mo 15.07.2024 22:01:10 9.868 0 545.594 55,3 Climate Justice Social 4.2.1... 5.000 So 14.07.2024 22:01:09 9.868 0 544.708 55,2 Climate Justice Social 4.2.1... 5.000 Sa 13.07.2024 22:01:08 9.868 +3 543.813 55,1 Climate Justice Social 4.2.1... 5.000 Fr 12.07.2024 22:00:07 9.865 +3 542.804 55,0 Climate Justice Social 4.2.1... 5.000 Do 11.07.2024 22:01:33 9.862 0 541.845 54,9 Climate Justice Social 4.2.1... 5.000 Mi 10.07.2024 22:00:34 9.862 0 541.041 54,9 Climate Justice Social 4.2.1... 5.000 Di 09.07.2024 22:01:06 9.862 0 540.201 54,8 Climate Justice Social 4.2.1... 5.000
dana hiliot (@danahilliot) · 08/2023 · Tröts: 7.252 · Folger: 883
Do 18.07.2024 21:50
Pour les gens (vraiment) de gauche, il y a cette déception quasiment inhérente au fonctionnement démocratique lui-même. Depuis disons, la fin de la seconde guerre mondiale, si vous considérez les gouvernements qui se sont succédé en Europe, l'immense majorité tend au centre ou à droite. La plupart se sont avérés conservateurs. Et, avec la vague irrésistible du néolibéralisme depuis Thatcher et Reagan, même les sociaux-démocrates, quand ils prennent le pouvoir, se contentent de "politiques d'adaptation" aux diktats du marché global et aux principes du néolibéralisme. Un des rares gouvernements élus qui ait été vraiment, du moins dans son programme, à gauche, Siriza, en Grèce, s'est fait démonté en quelques semaines par la Troïka Européenne. Avec lui se sont brisés à mon avis bien des espoirs de conquête du pouvoir par les électeurs réellement à gauche. Vous me direz, récemment, cette "tendance au centre" des démocraties libérales a pris du plomb dans l'aile avec l'élection de gouvernements d'extrême droite aux quatre coins du continent. Sauf qu'économiquement et socialement, on a de la peine à percevoir en quoi les néolibéraux se distinguent des populistes d'extrême droite : le succès de Meloni auprès des droites européennes en témoigne.
La gauche, la véritable gauche, anti-néolibérale, avec un programme interventionniste, voire carrément socialiste, est exsangue politiquement. Pas seulement électoralement, mais parce qu'elle est incapable d'assumer de nouveau une position qui soit autre chose qu'une adaptation au néolibéralisme. Depuis la chute de l'Union Soviétique, et les "troisièmes voies" du PS français ou du Labour de Tony Blair, etc, et l’essoufflement des mouvements altermondialistes (rapidement coupés de la classe politique susceptible de gouverner), la seule option qui semble disponible, ce sont des politiques de compromis à la Pedro Sánchez ou un centre supposé "de gauche" qui n'a plus grand chose "de gauche" comme le labour anglais.
Le véritable problème, dans lequel nous sommes plongés jusqu'au cou, et de manière dramatique pour les plus pauvres et les racisés notamment, c'est que le seul agenda qui compte, celui à partir duquel tous les partis se positionnent, c'est celui fixé par les conservateurs néolibéraux : c'est à partir de cet agenda qu'est déterminé ce qui fait l'objet de débat et ce qui ne relève pas du choix politique : les principes néolibéraux du libre marché, la croissance, le productivisme, l'emploi à tout prix, l'austérité budgétaire, "le mode de vie européen non négociable" n'en relèvent plus depuis longtemps, l'édification d'une "forteresse européenne" non plus, et je ne parle même pas des "politiques climatiques".
En réalité, les gauches n'ont jamais paru aussi éloignées du pouvoir, pour toutes ces raisons. Pire encore, les changements qui paraissent les plus probables dans l'avenir, et un avenir proche, promettent plutôt l'accès au pouvoir de gouvernants d'extrême droite - plus ou moins déguisés en conservateurs néolibéraux.
On peut taper sur la gauche actuelle en se plaignant de ses atermoiements. Mais en réalité, le mal est fait depuis longtemps. Et reste cette réalité à mon sens la plus brutale et la plus embarrassante : nous sommes en démocratie, et même si on peut se plaindre que la démocratie réelle ne fonctionne pas comme on le souhaiterait, ou qu'elle soit fort éloignée de l'idéal démocratique, il n'empêche, les populations votent et font des choix qui ont effectivement des conséquences.
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