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climatejustice.social

Zeitpunkt              Nutzer    Delta   Tröts        TNR     Titel                     Version  maxTL
Mi 31.07.2024 00:00:31     9.879      +2      556.975    56,4 Climate Justice Social    4.2.1... 5.000
Di 30.07.2024 00:00:30     9.877      +1      555.902    56,3 Climate Justice Social    4.2.1... 5.000
Mo 29.07.2024 00:01:12     9.876       0      555.053    56,2 Climate Justice Social    4.2.1... 5.000
So 28.07.2024 00:00:27     9.876      +1      554.241    56,1 Climate Justice Social    4.2.1... 5.000
Sa 27.07.2024 00:01:12     9.875      +1      553.191    56,0 Climate Justice Social    4.2.1... 5.000
Fr 26.07.2024 00:01:08     9.874      +2      552.199    55,9 Climate Justice Social    4.2.1... 5.000
Do 25.07.2024 00:00:00     9.872       0      550.974    55,8 Climate Justice Social    4.2.1... 5.000
Mi 24.07.2024 00:01:07     9.872      +1      550.210    55,7 Climate Justice Social    4.2.1... 5.000
Di 23.07.2024 00:01:01     9.871       0      549.028    55,6 Climate Justice Social    4.2.1... 5.000
Mo 22.07.2024 00:00:33     9.871       0      548.116    55,5 Climate Justice Social    4.2.1... 5.000

Mi 31.07.2024 10:54

Puisqu'on reparle des SCOP (et plus généralement des organisations coopératives), voilà ce qu'en disait en 1996 l'inventeur du municipalisme libertaire, Murray Bookchin, dans un entretien avec Janet Biehlb.
😅

"Q. Vous critiquez les efforts d’économie de remplacement comme les coopératives, car dites-vous, finalement, elles s’imbriquent bien dans la société capitaliste. Pourtant votre économie municipalisée devra certainement s’organiser selon un mode coopératif. Les formes économiques de remplacement seront certainement nécessaires par exemple, des coopératives appartenant à la municipalité. Quand vous critiquez les coopératives, voulez-vous dire que les efforts pour les construire n’ont aucune pertinence pour un mouvement municipaliste libertaire?

R. Non, je ne suis pas opposé aux coopératives par principe. Elles sont inestimables, surtout comme écoles pour apprendre aux gens comment coopérer. J’ai seulement tenté de montrer qu’elles ne sont pas capables d’éliminer le capitalisme en le colonisant par la multiplication des coopératives, parce qu’elles fonctionnent comme les entreprises capitalistes à bien des égards, c’est-à-dire qu’elles deviennent partie du système du marché, quelles que soient les intentions de leurs fondateurs.
Vers 1849, Proudhon eut l’idée et il ne fut pas le seul, qu’en créant des banques du peuple sous forme de coopératives, le capitalisme pourrait être remplacé par elles. De nos jours, si je voulais suivre Proudhon, il me faudrait croire que plusieurs petites institutions de crédit pourraient finalement remplacer la Chase Manhattan, que de petites épiceries coopératives pourraient un jour remplacer les chaînes de supermarchés. Il me faudrait croire que de petites usines chimiques pourraient remplacer la compagnie DuPont du Delaware.

La valeur des coopératives de nos jours réside en ce qu’elles enseignent aux gens comment coopérer. Mais en général, ce qui arrive dans la plupart des coopératives, selon ma propre expérience et l’expérience historique, c’est qu’elles deviennent de véritables entreprises bourgeoises, se lançant dans la concurrence que produit le marché. Celles qui ne le font pas disparaissent.
En revanche, les «coopératives appartenant à la municipalité» ne seraient pas des coopératives au sens conventionnel du terme. Elles ne seraient pas des coopératives privées ou des fédérations de coopératives privées. Elles seraient la «propriété» d’une communauté réunie dans une assemblée populaire. Elles opéreraient donc comme partie de la communauté, pas séparément, et elles devraient rendre des comptes à la communauté. Non seulement seraient-elles la «propriété» de la communauté, mais plusieurs de leurs politiques seraient décidées par la communauté en assemblée. Seule l’application pratique de ces politiques serait-elle de la juridiction des coopératives individuelles.
Non seulement la communauté dans son ensemble déterminerait-elle leurs politiques, mais c’est l’ensemble de la population qui établirait un genre de relation morale avec la coopérative parce que la coopérative serait partie intégrale de la population. Voici un domaine où une culture politique va au-delà de la politique purement institutionnelle de l’assemblée et de la confédération. Non seulement l’économie serait-elle municipalisée, mais la culture politique pourrait aider à créer une économie morale dans la communauté, un nouveau genre de relations économiques entre les citoyens et leurs moyens d’existence, qu’ils soient producteurs ou détaillants.
Dans ces circonstances de municipalisation et de culture politique, il n’y aurait aucun danger qu’une coopérative ne devienne une entreprise libre de s’engager dans le marché capitaliste. Nous n’aurions plus de marché authentique au sens bourgeois du terme. Dans le marché bourgeois, le rapport acheteur/vendeur est non seulement concurrentiel, il est anonyme. Les coopératives appartenant à la municipalité pourraient bien renverser le marché parce qu’elles seraient la propriété de la communauté et que les citoyens auraient la responsabilité morale de les perpétuer."

Janet Biehlb, Entretien avec Murray Bookchin (1996)

Janet Biehlb, Entretien avec Murray Bookchin (1996)

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