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climatejustice.social

Zeitpunkt              Nutzer    Delta   Tröts        TNR     Titel                     Version  maxTL
Di 30.07.2024 00:00:30     9.877      +1      555.902    56,3 Climate Justice Social    4.2.1... 5.000
Mo 29.07.2024 00:01:12     9.876       0      555.053    56,2 Climate Justice Social    4.2.1... 5.000
So 28.07.2024 00:00:27     9.876      +1      554.241    56,1 Climate Justice Social    4.2.1... 5.000
Sa 27.07.2024 00:01:12     9.875      +1      553.191    56,0 Climate Justice Social    4.2.1... 5.000
Fr 26.07.2024 00:01:08     9.874      +2      552.199    55,9 Climate Justice Social    4.2.1... 5.000
Do 25.07.2024 00:00:00     9.872       0      550.974    55,8 Climate Justice Social    4.2.1... 5.000
Mi 24.07.2024 00:01:07     9.872      +1      550.210    55,7 Climate Justice Social    4.2.1... 5.000
Di 23.07.2024 00:01:01     9.871       0      549.028    55,6 Climate Justice Social    4.2.1... 5.000
Mo 22.07.2024 00:00:33     9.871       0      548.116    55,5 Climate Justice Social    4.2.1... 5.000
So 21.07.2024 00:00:00     9.871       0      546.944    55,4 Climate Justice Social    4.2.1... 5.000

Di 30.07.2024 15:49

Marx encore !!

Dans le fameux chapitre sur la durée de la journée de travail, Marx montre avec force détails tirés de l'industrie anglaise (qu'il compare à plusieurs repris, comment le loup-garou vampire capitaliste tend irrésistiblement, si rien ne l'en empêche, à augmenter la durée de la journée de travail jusqu'à l'épuisement et la mort prématurée des travailleurs. Y compris les enfants et les adolescents. Cette avidité létale (voire génocidaire) pourrait s'avérer "contre-productive" puisqu'elle épuise le cheptel de la main d’œuvre disponible, affectant notamment sa "reproduction". Mais, de la même manière que la traite transatlantique assure au propriétaire des plantations un renouvellement des esclaves qu'il épuise jusqu'à la mort ou l'invalidité, le capitaliste va puiser dans les campagnes britanniques les masses "disposable" et consommables dont il a besoin pour garantir son profit (ou créer de la survaleur en augmentant la journée de travail sans scrupule aucun).

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"Messieurs les fabricants proposèrent aux Poor Law Commissioners d’envoyer dans le Nord l’excès de population des districts agricoles, déclarant « qu’ils se chargeaient de les absorber et de les consommer ». C’étaient leurs propres paroles.

« Des listes de travailleurs agricoles furent confectionnées et remises aux susdits agents. Les fabricants coururent dans les bureaux, et après qu’ils eurent choisi ce qui leur convenait, les familles furent expédiées du sud de l’Angleterre. Ces paquets d’hommes furent livrés avec des étiquettes comme des ballots de marchandises, et transportés par la voie des canaux, ou dans des chariots à bagages. Quelques-uns suivaient à pied, et beaucoup d’entre eux erraient çà et là égarés et demi-morts de faim dans les districts manufacturiers. La Chambre des communes pourra à peine le croire, ce commerce régulier, ce trafic de chair humaine ne fit que se développer, et les hommes furent achetés et vendus par les agents de Manchester aux fabricants de Manchester, tout aussi méthodiquement que les nègres aux planteurs des États du Sud… L’année 1860 marque le zénith de l’industrie cotonnière. Les bras manquèrent de nouveau, et de nouveau les fabricants s’adressèrent aux marchands de chair, et ceux-ci se mirent à fouiller les dunes de Dorset, les collines de Devon et les plaines de Wilts ; mais l’excès de population était déjà dévoré.
Le Bury Guardian se lamenta ; après la conclusion du traité de commerce anglo-français, s’écria-t-il, dix mille bras de plus pourraient être absorbés, et bientôt il en faudra trente ou quarante mille encore ! Quand les agents et sous-agents du commerce de chair humaine eurent parcouru à peu près sans résultat, en 1860, les districts agricoles, « les fabricants envoyèrent une députation à M. Villiers, le président du Poor Law Board, pour obtenir de nouveau qu’on leur procurât comme auparavant des enfants pauvres ou des orphelins des Workhouses ».

L’expérience montre en général au capitaliste qu’il y a un excès constant de population, c’est-à-dire excès par rapport au besoin momentané du capital, bien que cette masse surabondante soit formée de générations humaines mal venues, rabougries, promptes à s’éteindre, s’éliminant hâtivement les unes les autres et cueillies, pour ainsi dire, avant maturité. L’expérience montre aussi, à l’observateur intelligent, avec quelle rapidité la production capitaliste qui, historiquement parlant, date d’hier, attaque à la racine même la substance et la force du peuple, elle lui montre comment la dégénérescence de la population industrielle n’est ralentie que par l’absorption constante d’éléments nouveaux empruntés aux campagnes, et comment les travailleurs des champs, malgré l’air pur et malgré le principe de « sélection naturelle » qui règne si puissamment parmi eux et ne laisse croître que les plus forts individus, commencent eux-mêmes à dépérir. Mais le capital, qui a de si « bonnes raisons » pour nier les souffrances de la population ouvrière qui l’entoure, est aussi peu ou tout autant influencé dans sa pratique par la perspective de la pourriture de l’humanité et finalement de sa dépopulation, que par la chute possible de la terre sur le soleil. Dans toute affaire de spéculation, chacun sait que la débâcle viendra un jour, mais chacun espère qu’elle emportera son voisin après qu’il aura lui-même recueilli la pluie d’or au passage et l’aura mise en sûreté. Après moi le déluge ! Telle est la devise de tout capitaliste et de toute nation capitaliste. Le capital ne s’inquiète donc point de la santé et de la durée de la vie du travailleur, s’il n’y est pas contraint par la société"

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Notez que ce recours du capital au masse de forces de travail disponibles "à la campagne" n'a jamais disparu : la Chine, pour prendre un exemple récent, ou encore le Bangladesh (exemple encore plus récent et d'actualité) a littéralement rempli ses "usines du monde" de paysans déplacés (et qui, établis en ville, ne jouissent quasiment d'aucun droit)

Marc, Le Capital, Livre I,

Marc, Le Capital, Livre I, "après moi le déluge"

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