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climatejustice.social

Zeitpunkt              Nutzer    Delta   Tröts        TNR     Titel                     Version  maxTL
Sa 06.07.2024 00:01:06     9.861      +1      536.585    54,4 Climate Justice Social    4.2.1... 5.000
Fr 05.07.2024 00:01:07     9.860      -1      535.640    54,3 Climate Justice Social    4.2.1... 5.000
Do 04.07.2024 00:00:18     9.861       0      534.684    54,2 Climate Justice Social    4.2.9... 5.000
Mi 03.07.2024 00:00:14     9.861      -1      533.860    54,1 Climate Justice Social    4.2.9... 5.000
Di 02.07.2024 00:01:45     9.862      +3      532.959    54,0 Climate Justice Social    4.2.9... 5.000
Mo 01.07.2024 00:00:55     9.859       0      532.218    54,0 Climate Justice Social    4.2.9... 5.000
So 30.06.2024 00:01:08     9.859       0      531.316    53,9 Climate Justice Social    4.2.9... 5.000
Sa 29.06.2024 00:00:41     9.859       0      530.380    53,8 Climate Justice Social    4.2.9... 5.000
Fr 28.06.2024 00:01:13     9.859       0      529.566    53,7 Climate Justice Social    4.2.9... 5.000
Do 27.06.2024 00:01:14     9.859       0      528.803    53,6 Climate Justice Social    4.2.9... 5.000

Sa 06.07.2024 12:07

(2/2) FOOTBALL/RACISME
1998-2024
de l’optimisme cruel

NB : en revoyant les images d’archive de cette fête incroyable, le 12 juillet 1998, j’en ai presque les larmes aux yeux. Tout le monde s’embrassait : et je crois même qu’il y avait une réelle jouissance à s’embrasser délibérément entre blancs, arabes, blacks, comme une sorte de défi à quelque chose que nous sentions au plus profond de nous, c’était physique, charnel, et, parce qu’entièrement spontané, improvisé, génial. Toute une génération essayant à cette occasion d’inventer quelque chose de différent. J’ai vraiment senti cela. (et aussi, le fait que soudainement, beaucoup de femmes avaient suivi la compétition : les fans de foot n’étaient plus « entre mecs », et ça changeait tout évidemment : je suis persuadé que les quantités affolantes d’amour qui se sont déployées dans le pays ce soir-là devaient beaucoup au fait que les femmes étaient présentes.)

Et, pour pas mal d’entre nous, ça dépassait largement le patriotisme crasseux habituel, précisément parce que l’équipe était « multicolore » : de facto, les joueurs n’étaient ni blanc, ni noir, ni maghrébin, et nous, les spectateurs, les célébrants, ne l’étions plus. Ou du moins était-ce le rêve qu’à ce moment-là précis de l’histoire nous essayions, avec toute la fougue de notre jeunesse, de faire advenir.

Bref, oui, en y repensant (je l’ai vécu à Poitiers, c’était énorme émotionnellement) j’en ai les larmes aux yeux.

(et ces larmes s’écoulent évidemment dans le même temps, aujourd’hui, sur le versant de l’amertume. Car 26 années viennent de s’écouler, et avec elles, des océans d’angoisse larvée ou manifeste, de haine rampante ou explosive. Cet optimisme de la fin du millénaire (en France en tous cas), relève bel et bien de ce que Lauren Berlant appelait « the cruel optimism » :

dukeupress.edu/cruel-optimism

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