mastodonien.de

climatejustice.social

Zeitpunkt              Nutzer    Delta   Tröts        TNR     Titel                     Version  maxTL
Sa 20.07.2024 00:01:12     9.870       0      546.136    55,3 Climate Justice Social    4.2.1... 5.000
Fr 19.07.2024 14:00:42     9.870      +1      548.300    55,6 Climate Justice Social    4.2.1... 5.000
Do 18.07.2024 00:01:09     9.869      +1      547.299    55,5 Climate Justice Social    4.2.1... 5.000
Mi 17.07.2024 00:01:11     9.868       0      546.449    55,4 Climate Justice Social    4.2.1... 5.000
Di 16.07.2024 00:01:10     9.868       0      545.594    55,3 Climate Justice Social    4.2.1... 5.000
Mo 15.07.2024 00:01:09     9.868       0      544.708    55,2 Climate Justice Social    4.2.1... 5.000
So 14.07.2024 00:01:08     9.868      +3      543.813    55,1 Climate Justice Social    4.2.1... 5.000
Sa 13.07.2024 00:00:07     9.865      +3      542.804    55,0 Climate Justice Social    4.2.1... 5.000
Fr 12.07.2024 00:01:33     9.862       0      541.845    54,9 Climate Justice Social    4.2.1... 5.000
Do 11.07.2024 00:00:34     9.862       0      541.041    54,9 Climate Justice Social    4.2.1... 5.000

Sa 20.07.2024 21:51

Cadeau (ou pas 😅 ) du soir.
Les pages les plus honnêtes ayant jamais été écrites sur la décrépitude de la vieillesse. Il s'agit de la première élégie de Maximien, poète que les éditeurs aux Belles lettres datent du VIè siècle ap. JC (peu après Boèce qu'il cite et met en scène).

Attention ça dépote !

Quelques extraits choisis :

"Maintenant que mon grand âge me pèse et m’est inutile,
puisque je ne peux plus vivre, qu’il me soit accordé de pouvoir mourir !
Oh ! qu’elle est dure, la loi de la vie qui accable les malheureux,
et la mort ne se soumet pas au bon plaisir de l’homme !
Mourir est doux aux malheureux, mais la mort souhaitée se retire ;
en revanche, est-elle un objet d’affliction, elle vient à la hâte.
Mais pour moi qui, hélas, ai depuis longtemps expiré sous tant de rapports,
je m’engage vivant, c’est un fait, sur les routes du Tartare.

Déjà diminue mon ouïe, mon goût diminue, mes yeux eux-mêmes
s’obscurcissent ; à peine puis-je, au toucher, reconnaître les objets avec certitude.
Aucune odeur ne m’est douce, aucun plaisir à présent ne m’est agréable ;
à me voir privé de tout sens, qui penserait que je suis encore en vie ?

Voici que l’oubli du Léthé s’insinue en mon espri
et, dans son trouble, il ne peut plus se ressouvenir de lui-même ;
il ne se réveille pour aucune tâche, languit avec mon corps
et, attentif aux maux qui l’accablent, reste interdit.

Je ne chante aucune chanson, mon plaisir infini du chant
s’est enfui et le charme véritable de ma voix n’est plus.
Je ne trouble plus le forum, je ne compose plus de doux poèmes,
dans des procès sans passion, je poursuis difficilement mon avantage.

Mon apparence même, autrefois chérie, m’a abandonné,
et je semble être mort à ma beauté.
La blancheur neigeuse et le rouge vif d’autrefois à présent ont quitté mon visage,
couvert par la pâleur et la couleur livide d’un cadavre.
Ma peau gercée se dessèche, mes nerfs se raidissent partout
et mes mains crochues déchirent mes membres galeux.

Jadis riants, mes yeux, à présent, en une source qui jamais ne tarit,
pleurent nuit et jour leurs peines.
Et eux que recouvraient autrefois de charmantes guirlandes de sourcils,
une broussailleuse forêt s’abattant par le haut les enserre ;
ainsi, comme détenus, ils sont enfermés dans une grotte obscure :
ils ont je ne sais quel regard farouche, hélas, furieux.
Désormais, c’est avec peur que l’on voit le vieillard, et l’on ne pourrait croire
qu’il est un homme, lui qui n’a plus de raison humaine.

Si je reprends mes livres, chaque lettre est double ;
la page, pourtant connue, m’apparaît plus large.
Il me semble voir la clarté de la lumière à travers les nuées,
les nuages eux-mêmes sont le seul temps serein pour mes yeux.
Sans que tombe la nuit, le jour m’est arraché ; de ces ténèbres obscures
enveloppé, qui ne se dirait dans le séjour du Tartare ?

Quel fou prendrait sur lui de persuader l’homme
de désirer, de son propre souhait, être toujours plus repoussant ?
Désormais s’approchent les maladies, s’approchent mille dangers,
désormais la douceur des festins et les plaisirs me portent atteinte.
Je suis contraint de détacher mon esprit des agréments
et, pour vivre, j’ai renoncé à vivre.

Et moi à qui naguère aucune contrariété ne portait atteinte,
même les aliments qui me maintiennent m’incommodent à présent.
J’aime à être rassasié mais, de m’être rassasié, j’aurai bien vite à le regretter ;
vaut-il mieux que je m’abstienne, cette abstinence me porte atteinte.
La nourriture qui m’était naguère bénéfique me devient nuisible
et je repousse avec dégoût celle qui, naguère, faisait mon plaisir.

Ni les faveurs de Vénus, ni celles de Bacchus n’ont plus de charme pour moi,
ni tout ce qui a coutume de tromper les dommages de la vie.
Seule, ma nature reste gisante qui, d’elle-même, d’heure en heure,

se dissout et est saisie par sa propre tare.

Les remèdes tant de fois utilisés ne me sont d’aucune utilité,
ni tout ce qui, d’ordinaire, portait secours aux malades,
mais, avec la matière, périt tout ce que l’on a prévu pour elle,
et le flacon devient plutôt plus funeste avec son lot de dommages.
Il en est de même pour celui qui désire renforcer une ruine qui menace ;
il fait effort contre ce péril en plaçant des étais en sens opposés
jusqu’à ce qu’un jour lointain, tout l’assemblage une fois défait,
renverse avec les matériaux le dispositif de secours même.
Que dire de ce qu’aucun spectacle ne soulage son esprit,
et de ce qu’il ne lui est pas permis de dissimuler tant de maux de la vie ?"

(etc etc etc...)

***

(Comme chanterait Jacques Brel un millénaire et quelques siècles plus tard, "Mourir, cela n'est rien, mourir, la belle affaire, mais vieillir, Oh !, vieillir !")

 Maximien
Élégies
Suivies de l'Appendix Maximiani et de l'Épithalame pour Maximus d'Ennode de Pavie

Traduit par : Benjamin Goldlust

Maximien Élégies Suivies de l'Appendix Maximiani et de l'Épithalame pour Maximus d'Ennode de Pavie Traduit par : Benjamin Goldlust

 Maximien
Élégies
Suivies de l'Appendix Maximiani et de l'Épithalame pour Maximus d'Ennode de Pavie

Traduit par : Benjamin Goldlust

Maximien Élégies Suivies de l'Appendix Maximiani et de l'Épithalame pour Maximus d'Ennode de Pavie Traduit par : Benjamin Goldlust

[Öffentlich] Antw.: 0 Wtrl.: 0 Fav.: 0 · via Web

Antw. · Weiterl. · Fav. · Lesez. · Pin · Stumm · Löschen